Si un destin est inévitable, pourquoi chercher à le fuir? Est-ce que nous naissons avec une destinée toute tracée et irrémédiable, ou au contraire, sommes-nous maîtres de celle-ci, lui imposant notre seule et unique volonté? Quoi qu'il en soit, une chose est certaine : Le destin bat seul les cartes et c'est à nous de jouer avec, quel que soit le jeu que nous possédons. Et lorsque la partie a commencé, plus rien ne peut l'arrêter. Il faut la jouer jusqu'au bout...
Miya la sœur du milieu.
Miya l'aristocrate déchue.
Miya l’amoureuse.
Miya la rebelle.
Miya la reniée.
Miya, l’oiseau noir qui a su s’enfuir de sa cage dorée.
"Héritier désiré, Héritière née"
Cette simple phrase résumait si bien toute l'histoire que je n'ai pu m'empêcher de vous en faire part, notamment pour ceux qui n'oseraient pas aller plus loin dans leur lecture. Effectivement, dans la société de la Soûl Society, la famille Tsuwabuki faisait partie de la petite noblesse et a la réputation à préservée intacte. De ce fait, les principales figures d'autorité dans la famille avaient placé beaucoup d'espoir dans l'alliance qu'ils avaient conclu avec la famille Fujiwara. Hélàs, Ayane Tsuwabuki, Fujiwara de son nom de jeune fille, avait beau y mettre toute la bonne volonté du monde qu'elle n'arrivait pas à enfanter ou du moins, mener à terme sa grossesse. Désireuse de complaire à sa famille, elle supplia ciel et terre mais rien n'allait jamais comme elle le voulait. A la longue, son époux avait commencer à se montrer distant, froid, allant même jusqu'à la battre lorsque la frustration l'envahissait, rejetant la faute de cet échec sur elle. Désespérée comme jamais, Ayane alla voir un contrebandier au marché noir et lui offrit beaucoup d'argent en échange de ses services. Celui-ci se procura un elexir d'une grande rareté et entouré de grands mystères sur sa soi-disant capacité à rendre féconde quiconque en consommerait. Grotesque oui, mais qu'es-ce qu'une jeune femme au bord du suicide avait à perdre à y croire?
Ayane en bu et tomba à nouveau enceinte, miraculeusement. Hélàs - à nouveau - ce fut pour elle un cuisant échec. L'enfant ne mourut pas en couche, elle l'avait même mis au monde sans trop de complication. Tout aurait été parfait si l'enfant n'avait pas été de la gente féminine. Un tel outrage pour la famille Tsuwabuki qui n'avait eu que des garçons en premiers nés depuis des générations afin de faire prospérer la lignée. Humiliée, Ayane avait retourné sa haine et son malheur sur sa fille, cet enfant qui n'aurait jamais dû naître, celle à cause de qui elle n'était plus rien pour son époux et ses parents. Dans la noblesse, soit on est comme ses aînés veulent que l'on soit, soit on le paye...
Ainsi donc, la naissance de Tsuwabuki Mayumi fut la première grande défaite dans la famille...
Mais ce ne fut pas tout, Ayane tomba à nouveau enceinte par deux fois et pour chacune, donna naissance à une fille : Miyabi et Natsume. Peu à peu la naissance "par erreur" de Mayumi fut éclipser par celles de ses soeurs. Hélàs, si Natsume avait au moins cela pour elle d'être la plus belle des trois et la plus sage, Miyabi n'était vraiment pas gâtée. La pauvre n'était ni l'aînée ni la plus jolie, ce n'est pas étonnant qu'elle ait mal tournée.
Mais avant cela...
Pendant des années, l'amertume comme la haine d'Ayane Tsuwabuki envers ses progénitures ne faisait que prendre de plus en plus d'ampleur. Les trois petites ne comprenaient pas l'aigreur dont faisait preuve leur Mère à leur égard. Bien au contraire, elles s'efforçaient en tout point de lui plaire mais une fois de plus, leurs efforts étaient vains. Elles avaient les meilleurs notes que possible, se tenaient correctement, respectaient leurs aînés etc. Hélas, elles avaient l'impression que ce n'était jamais assez. Leur Mère trouvant n'importe quoi à leur reprocher, cette soif d'attention et de reconnaissance se transforma au fil des ans par une haine encore plus vive puis par l'indifférence sourde.
Mayumi fut la première à se laisser aller à envisager des projets qui, en temps normal, ne l'auraient pas effleurer. De la petite fratrie, elle était également la plus vive et la plus déterminée en plus d'être l'aînée. Un modèle pour ses deux jeunes sœurs. Un modèle qu'une seule aura choisi de suivre à son tour quelques années plus tard.
Un soir tandis que Miyabi du haut de ses 14 ans était descendue discrètement aux cuisines pour dérober quelques uns de ses petits gâteaux préférés dont la consommation était strictement gérée à table, elle entendit des éclats de voix venant de la chambre de sa sœur aînée. Elle s'était alors arrêtée pour écouter à la porte, consciente que si quelqu'un la surprenait ainsi la nuit, elle aurait été sévèrement punie. De ce qu'elle comprenait de la conversation houleuse que sa sœur avait avec leur mère, Mayumi souhaitait quitter la famille pour aller étudier à l'Académie des Shinigamis. Leur Mère répliquait alors avec force qu'une jeune fille de son rang ferait mieux de rester chez elle et de se trouver un époux.
"Laisse faire tout ces roturiers et ces hommes. C'est une affaire qui ne devrait pas concerner les jeunes filles de ta condition" ne cessait de répéter Ayane.
Soucieuse de ne pas être découverte à espionner, Miyabi s'empressa de rejoindre sa chambre lorsque des bruits de pas se firent entendre dans la semi-obscurité. Cet échange la hanta pour le reste de la nuit par des questions qui se bousculaient dans sa tête et elle ne parvint à trouver le sommeil que le lendemain.
Les jours qui suivirent marquèrent un tournant décisif pour Mayumi. En effets, ses rapports avec sa Mère s'étaient empirés et elles ne se cachaient plus leur hostilité. On aurait pu croire qu'elles s'étaient passé le mot pour s'achever l'une, l'autre. Plus sa Mère lui criait dessus, plus elle répondait et plus elle répondait, plus sa Mère lui criait dessus. Un cercle vicieux qui dura encore plusieurs mois jusqu'au jour ou elle décida de partir. Lorsque Mayumi intégra l'Académie des Shinigamis, sa Mère qui de toute évidence était contrariée dans ses projets de mariage ne lui accorda plus une minute de son temps, si tant est qu'elle l'est déjà fait un jour.
L'apogée de sa chute fut atteint lorsqu'à l'image de Mayumi, Miyabi voulut intégrer à son tour la célèbre Académie de Shinigami. Précipitée dans l'hystérie, Ayane Tsuwabuki renia sa cadette, ce qu'elle n'avait pas fait pour son aînée mais qui désormais se révélait capital pour la famille. Aucune fille dans la famille depuis des centaines d'années n'avait mis les pieds dans cette Académie et le fait d'en avoir deux là-bas n'était pas à leur avantage. Bien entendu, être Shinigami c'était risquer sa vie et par ce fait, risquer le déclin de la lignée. Ayane et son époux ne pouvaient pas se permettre de perdre leur plus jeune fille à son tour. Cela prenait une tournure qu'ils n'aimaient guère et que seules des mesures drastiques pouvaient combler. C'est ainsi que Miyabi Tsuwabuki revêtit le nom de jeune fille de sa Mère : Fujiwara.
A l'Académie de Shinigami, Miyabi n'eut aucun mal à s'intégrer et malgré la peine qu'elle ressentait d'être ainsi séparée de sa jeune soeur Natsume, elle avait son âinée auprès d'elle pour surmonter les épreuves. Bien qu'elles ne soient pas du même niveau, elles passaient du temps ensemble et s'arrangeaient pour se retrouver quelques fois après les cours. Comme toujours, Mayumi était le pilier sur lequel elle se reposait.
Décidément, Miyabi adorait sa soeur...
Hélas - et oui, "à nouveau" - lorsque Mayumi fut diplômer et pu intégrer une division, Miyabi se retrouva seule et enfin, prit conscience à quel point ce n'était pas toujours aussi simple. Jusque là, elle s'était contentée de suivre le modèle de sa grande sœur et sitôt qu'elle se retrouvait seule, elle redevenait amère... Deux ans plus tard alors qu'elle venait d'entrer en troisième année, Miyabi apprit la mort de sa soeur, tuée par des hollows lors d'une patrouille dans le monde réel.
"Dévastée", c'était bien le mot. Le temps ne parvint jamais à atténuer la douleur ressentit par cette perte. Mayumi qui avait été plus qu'une soeur pour elle et qu'elle avait aimée comme une Mère...qu'es-ce qui aurait pu atténuer cette perte malgré tout? Ainsi, sa haine démesurée envers les hollows l'avait rendue cruelle et téméraire. Un désir de vengeance inassouvie...
Lorsqu'elle fut diplômée, Miyabi fut intégrer à la deuxième division puis à la première division une dizaine d'année plus tard. Elle travaillait d'arrache-pied comme si sa vie en dépendait et fut promu Quatrième Siège de la Première Division.