Le souffle halletant, la respiration accélérée, la comtesse essayait tant bien que de mal de tenir à la situation, suffisant concentrée et active pour ne pas se perdre à jamais dans cette entreprise. Cependant il n'en fut hélas rien, et elle décéda le soir où elle mit au monde son premier et unique enfant, Richard. Il était pour sa part petit mais en bonne santé selon le médecin de la cour, mais la perte de sa femme marqua à tout jamais le nouveau paternel, le comte De La Croix. Malgré un enterrement dans les règles pour cette époque troublée du milieu du XVIIIème siècle, ce qui n'était que simulacre extérieur, les apparences montraient que tout pouvait néanmoins continuer à bien aller. Et c'était là toute l'erreur de la situation, car dès que son fils était en âge de comprendre certaines choses et de pouvoir assumer physiquement les plaintes de son père sans en mourir, ce dernier ne se privait pas pour lui faire comprendre ,autant oralement qu'avec les coups, qu'il n'aurait jamais du venir au monde. Cela aurait été mieux pour tous les deux, le comte n'aurait pas perdu sa femme et lui ne souffrirait pas de ce comportement que le noble pouvait auto-qualifier d'humain. Une abbération, voilà comment il était traité tout le long de sa jeunesse. La seule fois où il avait vu son père en dehors de sa chambre où il était cloîtré sans cesse, c'était après sa première tentative de suicide alors qu'il avait à peine dix ans. En se réveillant, son père était à ses côtés, près du lit où il avait été assigné. Se pouvait-il que celui-ci avait craint pour sa vie et était là quand il avait remarqué qu'il tenait à son fils ? Grossière chimère que le père brisa lorsque, constatant du réveil de son enfant malgré tout, il quitta la pièce en lui disant juste avant de franchir le palier de la porte :

" La prochaine fois, évite de te louper en essayant de mourir, petit incapable... "

Cette phrase avait été le commencement de l'éveil de Richard dans le monde réel. En tant que petit garçon, il avait tout fait auparavant pour essayer de devenir quelqu'un auprès de son père, une personne qu'il pouvait estimer, et de ce fait il avait éprouvé énormément de ressentiments sur lui-même, fait beaucoup d'efforts pour que son paternel puisse un jour se rendre compte de son existence pas si minable que ça, et... Une simple phrase, lourde de conséquences cependant, avait fait basculer le jeunôt dans une phase torturée absolument atroce. Il avait accepté sa condition, d'un certain côté, en faisant croire qu'il pouvait continuer à s'instruire et à vivre dans cette cloison jusqu'à sa majorité, ce qu'il fit. Peu avant de devenir adulte, il réussit à s'échapper de la maison familiale, pour découvrir à l'extérieur certes un monde libre, mais affreusement pauvre et malade. La population souffrait de carences alimentaires et s'en prenait de plus en plus à l'Etat. Ils étaient en difficulté, tout comme l'était Richard De La Croix, et malgré ses seize années de vie sans saveur, il décida de rejoindre ces rangs. La Révolution débuta clairement trois ans après, alors qu'il s'était intégré parmi la populace comme un plébien normal, partageant les peines de chacun tout en cachant ses origines qu'il essayait de toute façon d'oublier sévèrement. Le temps passait, jusqu'au jour où la Révolution passa à la vitesse supérieure, et commença à s'en prendre aux nobles locaux. Richard, tout de honte mais de vengeance, proposa le lieu de toutes ses souffrances passées, le manoir de son père, pour une insurrection parfaite, vu qu'il connaissait les lieux comme sa poche après tout, pour avoir tenté de s'en échapper un nombre incalculable de fois. Les plébiens prirent d'assaut le lieu, et inévitablement l'altercation père-fils fit rage, où Richard arracha la vie de son paternel au bout d'une rapière trouvée dans le bâtiment. Les derniers mots du comte furent les suivants :

" Décidément tu n'auras fait... que de me mettre des bâtons dans les roues... mon fils... "

Et le dernier mot titlta aux oreilles des citadins, des révolutionnaires qui, du coup, furent comme trahi par cette révélation, et bien que par paricide Richard ne devenait plus noble et tout ce qui s'en suivait, ils prirent à la lettre leurs mots d'ordre et assomèrent sans prévention le jeune adulte. À son réveil, le manoir où il se trouvait était en proie aux flammes. Trahi par ceux qu'il pensait qu'ils l'avaient adopté tel qu'il était, il ne chercha cette fois plus à se débattre, s'assit dans un siège commençant à se réchauffer dangereusement, et prit un verre vide à sa gauche. Il le porta à ses lèvres comme s'il contenait quelque chose, avant de le reposer de façon allégorique : la vie était comme ce verre finalement, vide et sans saveur.

Et pourtant, il se réveilla. Il ne savait pas pourquoi, mais il réussit à se réveiller. Il semblait être en vie, mais il possédait une chaîne reliée au torse qui le réliait à... une sorte de cadavre humanoïde brulé et encore fumant. Mais là n'était pas le souci, car il ressentait une furieuse envie de destruction intense envers tous les êtres l'ayant trahi, autant son père que ces misérables êtres humains... Mais il était bloqué actuellement en ce lieu, avant de s'apercevoir que la chaîne commençait à se briser au niveau de son cadavre humain. La souffrance s'étendit dans tout son être à cet instant, une souffrance à vous rendre fou à lier. La folie, cette déraison qui faisait qu'un homme sain passe au pire psychopathe sans contre-mesure. Car plus la chaîne se brisait, semblant se dévorer maillon par maillon, et plus la douleur faisait ressurgir la haine que le jeune esprit avait ressenti toute sa vie sans pouvoir l'exprimer. Colère, haine, il devint de plus en plus contraint à la destruction, et plus ses pensées étaient dégatives, et plus la chaîne se faisait dévorer par ses propres maillons. Lorsque les derniers se mangèrent entre eux, la démence l'avait envahi finalement, et il se mit à ricaner sensiblement alors qu'une substance blanchâtre commençait à partir du trou nouvellement formé pour le recouvrir petit à petit, alors qu'il rigolait de plus en plus fort...

La Hollowmorphose, phénomène relativement long pour les âmes normales, mais bizarrement rapide pour les cas de souffrance et de démence extrêmes, comme ce fut le cas ici. Le Hollow qui était maintenant formé de feu Richard De La Croix commença à massacrer des personnes soit innocentes soit coupables, mais celui-ci s'en moquait éperdument, il avait désormais faim d'âmes à dévorer. Et dans la cohue de la Révolution, cela passa presque inaperçu aux yeux de ceux censés réguler les âmes sur Terre. Plusieurs mois s'écoulèrent avant qu'il ne soit apte à créer un Garganta et partir vers le Hueco Mundo, et qu'il ne se fasse ensuite absorber par un Menos Grande.

La Volonté, ce fut l'état déterminant en lui, car bien qu'un Menos étant un ramassis de Hollows mangés sans pitié, celui-ci ne possède aucune volonté propre. Cependant la folie et la volonté de l'actuel monstre dont nous comtons l'histoire, et il faut l'avouer une partie de son pouvoir ont fait en sorte qu'en à peine une décennie, temps relativement court pour une âme désormais éternelle, le corps du Menos était maintenant mû d'une volonté propre et d'une connaissance enrichie sur l'état actuel des Hollows. Armé d'une Volonté, ce que bien des Menos n'ont plus, il partait avec un avantage certain. Il savait éperdument maintenant grâce à la mémoire commune de tous les Hollows ingérés par le Menos que la clé de la puissance et de l'évolution passait par le cannibalisme. Cependant en une décennie, le dit Menos s'était retrouvé dans un endroit bien étrange, une forêt dont on ne voyait aucunement la lumière de l'extérieur, remplie d'êtres comme lui, et régie par un quatuor d'autre Hollows qui, vraisemblablement étaient passés au stade supérieur d'évolution, aussi appelé Adjuchas. Ils arrivaient à superviser et contrôler les Gillians, mais bizarrement sans le savoir avaient une très faible emprise sur notre spécimen. Ce dernier en profita alors à chaque fois qu'il en avait l'occasion, c'est-à-dire quand le quatuor était incapable de ne même pas supposer cela, de manger, dévorer d'autres Gillians pour accroître sa puissance personnelle. En à peine vingt ans dans cet endroit, il avait réussit à développer une puissance non-négligeable, mais il lui manquait tout de même la clé pour évoluer une bonne fois pour toutes en Adjuchas. Et justement cette clé était peut-être en ceux-ci, ces quatre guignols qui se prenaient pour les rois du monde. L'heure était alors arrivée, il fallait juste le bon timing pour pouvoir en finir avec toute cette histoire. En tant que Gillian, il devait rester vigilant, en alerte et relativement discret sur sa montée en force, et le jour venu il y avait deux autres Gillians auprès des Adjuchas. En un seul puissant Cero, il élimina ces deux gêneurs, déjà qu'il partait désavantagé par le nombre, il devait se débarasser de ces deux pions potentiels pour les futurs vaincus. La stupeur envahit les trois supérieurs, le quatrième étant en ronde à ce moment même, et l'un d'eux se rapprocha du Gillian sans pour autant être sur ces gardes. Un excès de confiance qui lui coûtera cher, car au moment d'examiner le Menos, ce dernier fut le plus rapide et du fait de sa taille gigantesque, le dévora en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Le début de leur fin était arrivé, désormais à deux et pleinement éveillé du danger, ils étaient restés néanmoins de marbre quand leur compagnon s'était fait assimilé. Décidément ce Gillian n'obéissait pas, il fallait pour eux l'éliminer. Mais malgré leur statut évolué par rapport à lui, le gigantesque Hollow déjà puissant de base et s'étant renforcé en mangeant l'Adjuchas, était réellement difficile à abattre, voir impossible à tuer pour les deux énergumènes qui s'étaient pris pour les rois de la montagnes, ou plutôt ici de la forêt l'espace de quelques années. L'assimilation fit revigorer le Menos, et bien qu'inférieur en nombre, ses pouvoirs ont réussi à venir à bout des deux restants. Il le ressentait, au fond de lui, quelque chose changeait. Il ne pouvait pas dire quoi exactement, mais son métabolisme se modifiait à vue d'oeil, le Gillian se mettait à rapetisser et prendre des couleurs blanchâtres, le masque fondit et s'étenda sur tout le corps jusqu'à le recouvrir totalement. Son apparence changea irrémédiablement, passant au stade supérieur de l'évolution Hollow : l'Adjuchas. Son être ressemblait déjà plus à ce qu'il était avant, un humain, néanmoins l'aspect chitineux de sa peau et sa dureté continuait à confirmer son changement en Hollow de puissance supérieure, la seconde dans l'ordre du Menos Grande. Il avait l'aspect d'une espèce de centaure, à savoir que son buste était humain, bien qu'on ne pouvait distinguer son visage sous ses cheveux blancs, l'exception à la rigidité moindre de son corps. Le bas du corps était celui d'une sorte de gryphon ou de phénix spécial, et possédait des ailes sur sa croupe. Évidemment tout de banc vêtu, bien qu'il s'agisse là d'un corps à nu. Sur son torse, une bouche béante fermée, deux bras standards comme tout buste humain. Et tellement de puissance d'un côté, et de l'autre une personnalité unique qu'il retrouvait, bien qu'il avait sa volonté auparavant... Il n'était mû que par cette envie d'évolution, et désormais bien que forcé à dévorer ses pairs pour survivre et ne pas évoluer dans le sens inverse, il était fier et heureux d'être un être bel et bien pensant. Peut-être à mal, mais pensant quand même. Il déploya ses ailes majestueuses et s'envola au-delà de la forêt, rejoindre la surface du Hueco Mundo, le lieu de prédilection pour la chasse aux semblables.

Tout être normal ne serait pas fier d'avoir participé en un siècle de labeur à une extermination sans demi-mesure à tout être présentant le bout de son nez devant lui, mais pour lui étant un Hollow d'une, et complètement dément de l'autre, cela ne lui posait aucun souci. Pas la moindre compassion, ici c'était dévorer ou être dévoré. Mais contrairement à certains autres Adjuchas, qui cherchaient à compenser leur manque de puissance par la formation de groupes, lui n'était qu'un être solitaire et peu compatissant, ne pensant qu'à son amusement et d'entretenir sa propre folie. L'avantage par rapport à son passage de Menos à Adjuchas était qu'avec une personnalité propre en cette seconde forme, il aurait déjà plus de chances de pouvoir agir selon son propre chef, le souci par contre était que comparé à sa vie de Gillian, sa Volonté lui avait permis de garder un avantage conséquent sur les autres, mais là à la surface du Hueco Mundo, tout le monde se trouvait à égalité. Pire encore, la personnalité de notre bonhomme n'était pas des plus simples, et donc il se mettait parfois lui-même des bâtons dans les roues à cause de son caractère. Cependant la fourberie et le sens tactique de celui-ci faisait qu'il arrivait à rendre le combat équitable, à isoler ses proies une à une pour les dévorer. La chasse avait été longue et fastidieuse, mais heureusement il ne connut en rien la régression ni ne fut blessé assez grièvement pour ça. En une douzaine de décennies enfin, et après un très dur labeur solitaire, il évolua en Vasto Lorde, où cette fois il gardait son apparence humaine avec cependant de petits 'bonus' assez spéciaux au niveau de la forme qui font que la différence entre l'apparence Hollow et Arrancar sont diamétralement opposées. Il était peut-être du coup moins grand et imposant, mais le physique se devait d'entretenir la méfiance. Cependant, un Vasto Lorde obéissait aux mêmes lois qu'un Hollow souhaitant évoluer, mais manger d'autres êtres de ce gabarit était difficile tellement c'était une denrée rare. Cependant dans un excès de zèle, il tenta de s'infiltrer à Las Noche, la citadelle des plus puissants Hollows de tout le Hueco Mundo, afin d'y faire son petit carnage. Ce qu'il y trouva sur les lieux fut des plus surprenants, car là-bas les êtres dominants n'étaient point des Hollows normaux, mais des humanoïdes parfaitement standardisés, avec pour seules références à leur appartenance à ce monde un bout de masque çà et là ainsi que le fameux trou. Ainsi donc ayant confirmé la présence de Hollows puissants, et malgré son sous-nombre évident, il tenta de dévorer les habitants de la citadelle. Il fut stopper après deux ou trois petits meurtres par l'élite de ces êtres bizarres, et... des Shinigamis ? Mais il ne fut pas tué scéance tenante, un Shinigami bizarre et hautain, qui semblait être le 'maître' des lieux, posa son regard malicieux sur le Vasto Lorde. Ce dernier lui proposa de s'allier à lui, et n'importe quelle personne censée aurait accepté face à son Reiatsu monstrueusement imposant. Mais pas notre Hollow, qui se jeta littéralement sur lui après s'être libéré l'espace d'un instant. La seconde suivante, il perdit connaissance.

Noir, tout était noir. Et puis un jour, tout devint lumineux, comme si quelqu'un avait ouvert la porte d'un placard où notre individu avait été enfermé... Ce qui était le cas. Et bizarrement c'était une fois encore un Shinigami qui se trouvait en face de lui, encore plus bizarre que le précédent. Une sorte de moumoutte afro, un sourire béant et sadique, et une espèce de subbordonnée féminine, probablement un mafieux et une péripatéticienne à son service selon le point de vue brouillé du Hollow. Enfin réveillé, notre cher et tendre protagoniste défonca outrageusement la drôle de cage où il était retenu avant de s'enfuir des lieux, à première vue une salle dévastée de Las Noches, tandis qu'en s'en allant il voyait au loin un drôle de Hollow avec une épée brisée au niveau du coeur.

Sa fuite l'emmena dans le désert bien connu du Hueco Mundo, et dans son élan il avait pourtant ressenti d'autres Reiatsus dans les environs de la cité Hollow, d'autres Shinigamis, étrangement. Il sut plus tard qu'il s'agissait d'une pseudo-vendetta pour détruire un Shinigami rebelle avec une mèche rebelle, le genre de truc qui craint quoi. Et pour cela il avait fallu dévaster Las Noches, pour une altercation entre Shinigamis, où allait le monde ? Cependant une fois la fuite terminée, il se rendit alors compte que quelque chose n'allait pas. Le vent frais du désert lui faisait comme un frisson sur sa peau dénudée de toute chitine, tandis que son allure générale avait changé : il était maintenant comme les Hollows bizarres d'avant, à la fois humain sans l'être réellement. Il arborait toujours une tignasse blanche grisâtre couvrant entièrement ses yeux en temps normal, et malgré le visage lisse plusieurs cicatrices parcouraient presque horizontalement celui-ci. Il pouvait ressentir ce physique, mais aussi après son éveil une nouvelle réalité : il avait été arrancarisé contre son gré, probablement mis en réserve pour une quelconque utilisation qui ne s'est jamais faite, scellé avec le laboratoire lui-même. Désormais délivré et sans vraiment grand monde dans les parages suite à l'élimination massive des autres Arrancars suite au passage Shinigami, notre Hollow se présentait maintenant au grand jour aux alentours de Las Noches, et suite à sa nouvelle condition, il se donna un surnom, celui du fossoyeur, le croque-mort : The Undertaker.

Je suis l'ancien 'Ryo Kasaki / Tiamat Warkliff' de la V1, et malgré mes nombreux forums RP j'ai accepté de revenir sur la V2 après avoir reçu un mail d'invitation, étant donné que je me doute que mon adresse mail était resté dans les archives, truc du genre. Et me voilà ^^